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Maison Longue d'Avalon
19 février 2020

Théologie gauloise / Eloignement et retour.

 

Théologie gauloise.

 

 copie vers calvaire 2

 

En remontant le chemin le long de la rivière, à ma question « Les Gaulois étaient-ils monothéistes ?»,  Jean d’Huriel me répondit «  Nous les Gaulois nous ne faisons pas de prière à dieu ! »

« Nous considérons que ce mot en quatre lettres - dieu -   entité  abrahamique est inatteignable et totalement inefficace pour les affaires humaines. Faire une prière  à dieu c’est un mauvais adressage, à un illusoire destinataire. La notion de créateur divin est tellement au-delà, mentalement et intellectuellement inconnaissable pour l’homme, tellement loin de notre niveau de conscience, tellement sur un autre plan, que nous ne pouvons, nous adresser directement à lui. Déclara-t-il.

« Bien que l’ancestralité gauloise reconnaisse la notion de création divine comme unité transcendante absolue, comment avoir la prétention de s’adresser au créateur du temps et des  mondes infinis ? 

Le simple regard sur le cosmos avec ses milliards d’années lumières et ses milliards de mondes devrait nous rendre infiniment modeste, faire une demande à dieu, à notre échelle c’est  comme si,  sur la plage de Brest une bactérie avec sa petite voix essayait de s’adresser  à un super académicien de l’autre côté de l’atlantique penché sur ses travaux ? »

« Alors à qui adresser  nos prières, nos souhaits ? » demandais-je. 

« La question est vaste et remplirait un petit traité de théologie, mais pour faire simple je dirais :

Ce qui est divinement le plus proche de nous, le plus en connexion avec nous : Nos bons et grands ancêtres !

Pour comprendre pourquoi nos ancêtres sont nos intercesseurs auprès du monde divin, il faut comprendre qu’après la mort, l’âme qui a animée le corps retourne à son origine, l’esprit sans forme. L’âme privée du corps ne peut plus agir sur la matière.

Le désir, la faim, la soif, l’envie n’ont plus de véhicule, de machinerie biologique de réalisation.

En fonction de son niveau de conscience, d’expérience et de pureté, spontanément l’âme rejoint donc sa place d’harmonie dans le champ de conscience divine.

Il se produit à ce moment-là comme un jugement des âmes, les âmes nobles et bienveillantes rejoignent les hautes sphères célestes, par contre les âmes grises, les âmes tièdes restent en attente de réincarnation.

Les âmes noires elles, sont, du fait de leur poids excessif  inexorablement attirées vers l’abime, vers la substance sous vibratoire du plan de l’existence, ainsi les âmes perdues  disparaissent à jamais du  plan divin humain, recyclées utilement comme matière constituant le socle résistant et noir du monde solide. Mais comprendre à minima ceci est déjà bien, mais  beaucoup plus judicieux, plus initiatique d’en saisir la réalité  en profondeur.

Donc, ces âmes bienveillantes qui se trouvent dans notre lignée, une grand-mère, un grand père, un parent, oncle, tante, ou un arrière parent,  grands aïeux méritants,  forment notre famille spirituelle.

Ces âmes même dématérialisées,  passées dans le monde spirituel  conservent  envers nous un immense lien d’amour magique du cœur.

Nos ancêtres, ces héros du passage vers le divin gardent donc, avec nous un lien bienveillant, la nature de ce lien est la relation, la joie divine du plan de l’existence, d’avoir engendré, élevé, aimé une progéniture pour le futur de l’espace-temps.

Pour résumé, ces ancêtres méritants, bénéfiques de notre patrimoine lignager personnel  qui ont accompli pleinement leur mission de vie et sont montés dans le supernel après l’épreuve terrestre restent toujours proches de nous.

C’est auprès d’eux qu’il faut adresser nos demandes de grâce et de connexion, même si nous leurs faisons la demande de nous mettre en amitié avec des formes spirituelles ontologiquement plus élargies, comme des divinités de l’esprit des lieux, divinité du destin, de la connaissance, divinité guérisseuse, esprit des clans !

Il faut faire une remarque particulière pour les êtres qui sont entrés en confrérie, ou dans des cercles de confraternité où la transmission c’est faites d’homme à homme, par l’initiation ou l’amitié de sang, dans ce cas, ces êtres de hautes qualités peuvent être considérés comme identiques,  aux ancêtres personnels !

Pour nous ici en Gaule-Franque d’aujourd’hui, dans notre conception du monde il y a aussi des ancêtres plus collectifs ceux par exemple d’une société de pagus, qui résident dans des lieux de paysage du terroir divinisé ! (Arbre, rocher, fontaine et sources)»

« Diantre » dis-je

« C’est loin des dogmes du christianisme ou des religions du livre ? »

« En effet ! » dit Jean d’Huriel. « C’est un retour à une spiritualité singulière ancestrale boréale-Européenne, le contraire des religions de la caserne pour tout le monde ! »

 

 

Nous continuâmes notre chemin, un petit moment silencieux car le chemin caillouteux bordé de haies montait  raide vers la ferme des « Roches noires ».

Puis notre conversation repris tournant autour du catholicisme, je me souviens qu’à un moment il dit 

« Toutes les religions et leurs philosophies peuvent être envisagées comme l’effort de l’homme pour découvrir la nature du monde perceptible. Ce qui est déplorable, c’est que le monothéisme qu’il soit judéo-chrétien ou coranique apporte spirituellement une forme confortable de puissance de groupe, qui aboutit toujours au concept d’un seul dieu pour une seule humanité, une seule vérité pour tous, écrit dans un livre de paroles intouchables, instrument de puissance au service d’un prêt à croire global. Tout le contraire du retour à la spiritualité gauloise initiatique, qui implique de partir de soi d’aller, de vivre la connexion originelle de sa lignée, de son clan, de son lieu de naissance comme connaissance du divin inscrite dans le grand livre des lois de la nature avec un jaillissement hautement original, singulier,  raffiné, poétique, et initiatique de l’autre monde. » Dit-il continuant « Je respecte le christianisme, c’est la religion de mes ancêtres, mais les temps changent, le monothéisme est très fragile en fait ! »

 « Pourquoi » demandais-je ?

Nous étions arrivés devant un vieux calvaire qui partageait deux directions du chemin.

« Pourquoi ?! Regardez ce calvaire ! » Dit-il. Il s’était arrêté, son bras désignant la vieille croix de pierre moussue  « Qui aujourd’hui construit des calvaires, qui les fleuri ? Plus personne, un athéisme grossier a en Europe remplacé la dévotion populaire, peu résiste à la vague matérialiste ! 

Le Christ esprit, hélas c’est retrouvé depuis le commencement otage d’une classe sacerdotale Paulinienne, qui c’est instituée intercesseuse’ entre les hommes et le divin, rompant avec la tradition ancestrale de l’initiation personnelle confrérique, d’homme à homme. Paradoxalement le Christ et ses apôtres formaient à la base une  confrérie locale et aurait dû le rester ! »

L’Europe comme terre ancestrale a toujours été païenne dans son substrat, le monothéisme c’est vite ici teinté du culte des saints et de la dévotion officielle de l’église à la vierge vers l’an mille.

Oui, il y a des lois spirituelles dans l’univers ! »

Puis Jean d’Huriel se tut, marchant maintenant rêveur dans ses pensées un long moment silencieux.

 

Char vers l'autre monde

 

TOUTATIS

Le déploiement de l’œuf cosmique.

Le druidisme n’est pas opératoirement monothéiste !

Le monde divin Gaulois, répond à la loi naturelle du cosmos.

La nature du divin est le tout. TOUT-ATIS infini premier et inconnaissable.

Comme vu précédemment, puissance cosmogonique lointaine, Il n’offre pour le Druidisme gaulois que peu d’intérêt pour l'individu dans le domaine du sacré opérationnel de proximité.
C’est une entité divine tutélaire englobante mais lointaine !

Le déploiement du TOUTATIS

 

Le premier état de l’univers étant l’état du Non-manifesté, un état de pur potentiel germinatif.

Nous pourrions dire sous forme de synthèse mythique :

 

Au commencement il n’y avait rien, l’univers cosmique n’avait  pas d’observateur pour le percevoir et le créateur  du monde ne pouvant être sujet et objet d’observation, rien n’était perçu.

La cause, le créateur, la création, les créatures étaient :  Non-existence !

Pour une raison mystérieuse, apparu (la graine de tous les possibles), un œuf d’or flottant sur l’océan causal, l’ Hiranyagarbha, l’Embryon d’or des Védas, la sphère de feu d’où sort l’univers. Les Matsya et Shiva Purâna-s,  nous content  comment, de cet œuf d’or est sorti le « Progéniteur » (Prajâpati), forme première de Brahmâ de qui naquit une fille dite « Aux-cent-formes ». Cette fille était aussi appelée « Verbe » (Vâc) ou le flot de la parole (Sarasvatî). Elle devint la femme de Brahmâ. C’est de ce couple incestueux que naquit « Manu » (le Législateur fils de l’Auto-engendré) qui procréa l’espèce humaine et toutes les autres créatures.

Ainsi aussi par exemple, dans le mythe d’Amon-Rê dans l’Egypte ancienne: C’est sous la forme d'une oie, l’un de ses animaux symboliques, qu’Amon pondit l'œuf primordial d'où sortit la vie. Sous la forme d'un serpent, il fertilisa l'œuf cosmique façonné dans les Eaux premières. Vint ensuite le couple suprême Osiris et Isis.

Ce fractionnement de l’unité du Non-existant, fait émerger  « le big-bang » des deux tendances duelles  de l’univers qui se déploient alors sur les trois plans cosmiques.

Plan de l’ESPACE 

Plan du TEMPS

Plan de CONSCIENCE perceptive.

C’est la notion d’œuf cosmique  de l’origine, sur l’océan zéro de tout les possibles.

 Nous ne pouvons connaitre qu’imparfaitement la cause première, faire des hypothèses, des constructions mentales sur cette chose est aléatoire, cette mentalisation est dite, dispersante pour l’esprit d’après les sages des Vedas ; étant donné que nous ne sommes pas la cause mais la « conséquence » du déploiement des puissances sur les trois plans.

Notre perception humaine intellectuelle ne peut appréhender rationnellement le contact avec « le tout dans le rien » du divin.

Notre rôle à ce niveau est uniquement la contemplation et l’émerveillement de l’agencement cosmique, dans l'immense joie de vivre !

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univers 2

Pour résumé :

Si le tout est Un, on peut  le définir comme inclus dans le rien-zéro. Il n’est pas. 

Pour qu’il devienne véritablement un, il faut qu’après auto-division, il fasse deux, alors il « se déploie » sur les trois plans cosmiques puis ainsi possiblement être observé par la conscience.

Voir article complémentaire dans ce blog

 http://maisonlongue.canalblog.com/archives/2019/05/01/37301276.html

Et....

 

Pourquoi le rêve?

 

 

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